Liban: long d'une centaine de mètres, un tunnel abandonné par le Hezbollah présenté à la presse
Un tunnel d'une centaine de mètres, alimenté en électricité et desservant plusieurs pièces dont une cuisine: l'AFP a pu parcourir vendredi une installation abandonnée par le Hezbollah dans le sud du Liban, dans le cadre d'une visite de presse organisée par l'armée.
Des journalistes, dont une équipe de l'AFP, ont pu pénétrer dans ce tunnel creusé dans la roche au fond d'une vallée à Zebqine. Disposant d'éclairage, et de bouches d'aération, il semblait servir de poste de commandement, dans la zone frontalière avec Israël.
A l'intérieur, des vestes militaires sont pendues à des patères. Des équipements de premiers secours, des boîtes de conserve et des bouteilles d'eau minérale traînent dans les pièces.
L'armée, qui a découvert plusieurs tunnels dans le sud après la fin de la guerre, dit avoir confisqué les armes qui s'y trouvaient.
C'est la première fois que l'armée libanaise permet à des journalistes de l'accompagner dans ses opérations depuis la fin de la guerre entre le Hezbollah et Israël il y a un an.
Conformément à l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, les militaires doivent démanteler l'infrastructure militaire du Hezbollah entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.
Lors d'un briefing en marge de la visite du tunnel, le général Nicolas Tabet, commandant du secteur du sud du Litani, a assuré que l'armée empêchait l'entrée d'armes dans ce secteur.
Israël, qui accuse de son côté le Hezbollah se se réarmer, a intensifié les frappes régulières le visant dans le pays voisin, malgré le cessez-le-feu.
"Depuis un an, il n'y a aucune preuve de l'entrée d'armes dans la zone (...) après le déploiement de l'armée", a affirmé le général Tabet, réfutant "les allégations" en ce sens, en référence à Israël.
En un an, l'armée affirme avoir saisi lors d'opérations de fouille et inspection dans le sud environ 230.000 pièces comprenant armes, munitions, lance-roquettes et missiles.
"Une partie des armes et munitions saisies est stockée dans des dépôts sécurisés pour être détruite ultérieurement", a expliqué un porte-parole militaire qui a requis l'anonymat.
Les pièces "encore utilisables" sont, elles, "après les démarches légales nécessaires, intégrées à l'équipement de l'armée libanaise".
Sous pression américaine et israélienne, l'armée, qui a déployé quelque 10.000 militaires dans le sud, a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à démanteler l'infrastructure militaire du Hezbollah au sud du Litani d'ici le 31 décembre.
Sorti affaibli de son conflit avec Israël, le Hezbollah refuse de désarmer. Dimanche, Israël a tué son chef militaire, Haitham Ali Tabatabai, dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth.
Il s'agit du plus haut responsable du mouvement tué depuis la fin, le 27 novembre 2024, de la guerre, durant laquelle de nombreux responsables de la formation chiite ont été tués par Israël, dont son puissant chef Hassan Nasrallah.
L'armée israélienne continue en outre d'occuper cinq points en territoire libanais, dont elle aurait dû se retirer entièrement en vertu de l'accord de cessez-le-feu.
O.Kwon--SG