L'envoyé américain Kushner discute avec Netanyahu de la deuxième phase de la trêve à Gaza
L'envoyé américain pour le Proche-Orient Jared Kushner s'est entretenu lundi à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à propos de la deuxième phase du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, à l'heure où Washington cherche à s'assurer du maintien de la trêve.
Entrée en vigueur le 10 octobre sous pression américaine, le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a permis de réduire considérablement les violences dans la bande de Gaza, de libérer des prisonniers palestiniens et presque tous les otages israéliens.
Benjamin Netanyahu et Jared Kushner - l'émissaire et gendre du président américain Donald Trump - ont discuté lundi "de la première phase, dans laquelle nous nous trouvons actuellement, visant à ramener nos otages restants ainsi que de l'avenir de la deuxième phase de ce plan, qui comprend le désarmement du Hamas, la démilitarisation de Gaza et la garantie que le Hamas n'aura plus jamais aucun rôle à jouer dans l'avenir de Gaza", a précisé le porte-parole du Premier ministre, Shosh Bedrosian.
"La deuxième phase comprend également la mise en place d'une force internationale de stabilisation, dont les détails sont bien sûr en cours de discussion", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.
Cette visite à Jérusalem, souligne la presse israélienne, intervient alors que Washington cherche à obtenir des accords sur les phases à venir du cessez-le-feu dans la foulée de la libération presque complète des otages.
Israël a rapatrié dimanche le corps de l'officier israélien Hadar Goldin, tué en 2014 lors d'une guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza et dont la dépouille a fait l'objet d'intenses tractations pendant des années.
Le Hamas a ainsi libéré les 20 derniers otages vivants du 7-Octobre et remis, malgré des retards importants, 24 des 28 corps retenus en otages à Gaza qu'il s'est engagé à rendre dans le cadre de la trêve.
Quatre dépouilles d'otages restent encore retenues à Gaza, appartenant à trois Israéliens et un Thaïlandais, morts lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre à Gaza.
"Le temps semble s'être arrêté. J'ai l'impression qu'il est parti il y a à peine quelques jours et qu'il revient déjà", a déclaré lundi dans un communiqué la soeur de Hadar Goldin, Ayelet, après onze ans d'attente. "Comment se battre pour un soldat parti au combat (...) qui ne reviendra que dans un cercueil? Comment devons-nous nous sentir? Je ne sais toujours pas", a-t-elle ajouté.
- Force de stabilisation -
Outre ces libérations et rapatriements, la trêve prévoit entre autres le désarmement du Hamas, auquel le mouvement islamiste s'oppose, le retrait des forces israéliennes de Gaza et la reconstruction du territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre.
L'accord de trêve, soutenu par de nombreux pays, prévoit aussi le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" dotée de soldats originaires de pays arabes et/ou musulmans dans le territoire palestinien.
Le président Trump a dit la semaine dernière s'attendre à son déploiement "très bientôt" à Gaza. Et son administration souhaite que le Conseil de sécurité de l'ONU donne un mandat jusqu'à fin 2027 à cette force, selon le projet de résolution consulté vendredi par l'AFP.
D'après des sources diplomatiques, plusieurs pays ont déjà signalé être prêts à participer à cette force, notamment l'Indonésie, mais tiennent à un mandat du Conseil de sécurité pour effectivement déployer des troupes dans le territoire palestinien.
Les Emirats arabes unis ne rejoindront "probablement pas" la force de stabilisation sans un "cadre clair", a prévenu lundi le conseiller présidentiel Anwar Gargash, lors d'un forum à Abou Dhabi.
Mais ils "soutiendront tous les efforts politiques en faveur de la paix et resteront en première ligne au niveau de l'aide humanitaire", a-t-il ajouté en affirmant que son pays avait fourni 2,57 milliards de dollars d'aides au territoire palestinien depuis le début de la guerre.
Sur le terrain, à Gaza, "nous ne nous sentons toujours pas en sécurité", a déclaré à l'AFP Salma Abou Shawish, 40 ans, une habitante du camp de réfugiés d'Al-Bureij, dans le centre du territoire, en évoquant des tirs ou frappes sporadiques.
"Nous essayons de protéger nos enfants des traumatismes psychologiques et de les aider à oublier la guerre et ses conséquences. La vie à Gaza est difficile. Nous manquons toujours de nourriture et de nombreuses familles sont sans abri. Nous souhaitons seulement que ce cauchemar prenne fin et ne se reproduise jamais", a-t-elle témoigné.
C.Noh--SG