Doutes sur l'IA et les taux, prises de bénéfices: les Bourses reculent
Les Bourses mondiales reculent mardi, sur fond de prises de profits, ainsi que de doutes sur les valorisations liées à l'intelligence artificielle et sur l'évolution des taux de la Banque centrale américaine.
Vers 11H50 GMT, en Europe, le CAC 40 perdait 1,15%, Francfort 1,32%, Londres 0,58%.
Wall Street s'apprêtait à ouvrir dans le rouge, les contrats à terme baissant de 1,23% pour le Nasdaq, de 0,66% pour le Dow Jones et de 0,98% pour le S&P 500.
Cette débandade suit le fort repli des marchés en Asie, minés par un regain de prudence notamment concernant la politique de la Fed.
A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei s'est replié en clôture de 1,74%.
Pour John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank, un début de "fatigue de l'IA gagne les investisseurs malgré la multiplication des mégadeals dans le secteur".
Il fait référence au contrat de 38 milliards de dollars qu'OpenAI a passé avec Amazon pour des services dans le cloud (informatique à distance).
Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste senior de Swissquote, ces nouveaux partenariats entre géants du secteur qui veulent sécuriser autant de puissance de calcul que possible pour développer l'IA, offrent certes "un moment de gloire" à ces groupes.
Mais "certains sceptiques continuent à froncer les sourcils, préoccupés par la circularité de ces accords", a-t-elle averti.
"À cela s'ajoute un climat d'incertitude politique aux États-Unis, où le pays s'apprête à battre un record historique: celui du +shutdown+ gouvernemental le plus long jamais enregistré", indique John Plassard évoquant la paralysie des services publics américains due au blocage budgétaire au Congrès.
Autre facteur d'inquiétude pour les marchés actions, les investisseurs ne sont plus aussi certains que la Réserve fédérale américaine va à coup sûr baisser à nouveau ses taux en décembre.
"La probabilité d'une nouvelle baisse d'un quart de point de pourcentage des taux directeurs de la Fed a diminué à 65% contre plus de 90% la semaine dernière", a souligné Ipek Ozkardeskaya.
Ces doutes ont été aussi alimentés par des déclarations de membres de la Fed. Austan Goolsbee de l'antenne de Chicago s'est dit plus préoccupé par l'inflation que par l'emploi, ajoutant qu'il n'était pas encore décidé à baisser les taux en décembre.
Une gouverneure de la Banque centrale, Lisa Cook, a aussi indiqué s'attendre "à ce que l'inflation reste élevée l'année prochaine", ce qui ne plaide pas pour une baisse des taux dans l'immédiat.
Telefonica dévisse
Le géant espagnol des télécommunications Telefonica, engagé dans un important virage stratégique destiné à accroître sa rentabilité, a annoncé des pertes nettes de 1,08 milliard d'euros sur les neuf premiers mois de 2025 et la baisse de moitié de son dividende par action en 2026.
A la Bourse de Madrid, ces annonces ont été fraîchement accueillies, le titre Telefonica perdait 11,49% à 3,80 euros, vers 11H40 GMT.
Edenred sanctionné
A la Bourse de Paris, Edenred, société de services prépayés qui commercialise notamment les Ticket Restaurant, dont le titre s'est envolé depuis fin octobre, dégonflait de près de 10%.
Le groupe vise une croissance de son excédent brut d’exploitation (Ebitda) entre 8 et 12% par an entre 2025 et 2028. Mais pour l'année 2026, la croissance prévue est en dessous des prévisions des analystes.
La livre baisse, le dollar en hausse
La livre évolue au plus bas depuis plus de six mois face au dollar après que la ministre des Finances britannique, Rachel Reeves, a ouvert la voie à un rehaussement des impôts dans son futur budget.
Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), la livre sterling chutait de 0,54% par rapport au billet vert, à 1,3069 dollar pour une livre.
Le dollar bénéficie du recul des anticipations de baisse des taux de la Fed et grimpe de 0,22% face à la devise européenne à 1,1496 dollar pour un euro.
Le pétrole en berne
Le marché pétrolier pique du nez, digérant la décision prise dimanche par les pays exportateurs de l'Opep+ de remonter encore une fois leurs quotas de production.
Vers 11H40 GMT, le baril de WTI nord-américain lâchait 1,49% à 60,14 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 1,29% à 64,05 dollars.
U.Moon--SG