
Championnats d'Europe d'escrime: Balzer s'arme de patience

Propulsée sur le devant de la piste pendant les Jeux olympiques, Sara Balzer a connu un retour sur terre au ralenti nécessaire, sans pour autant mettre de côté ses ambitions d'aller chercher un titre de championne du monde de sabre dimanche à Tbilissi.
Le 18 juin dernier, en finale par équipes des championnats d'Europe d'escrime à Gênes, la sabreuse de 30 ans n'avait pas caché son émotion après avoir porté l'ultime touche gagnante contre la Pologne, signe d'un quatrième titre consécutif pour les Françaises.
"Moi aussi je l'ai remarqué, j'ai bien noté que ce n'était pas une victoire anodine", souligne auprès de l'AFP l'entraîneur des Bleues, Matthieu Gourdain.
Plus tôt, la vice-championne olympique avait échoué à se hisser au-delà des 8es de finale en individuel, mais "j'en ai gardé le positif, l'escrime était plutôt bonne, avait estimé l’intéressée, ce n'était pas suffisant mais ça monte".
Sara Balzer se montre patiente, à l'issue une saison loin d'être idéale et une reprise sur le tard, essentielle à ses yeux après le vacarme des Jeux olympiques et la médaille d'argent récoltée face à sa compatriote Manon Apithy-Brunet.
"Le corps et la tête avaient besoin de temps pour digérer, décompresser. Je ne voulais pas brûler les étapes, revenir et être dégoutée quelques mois plus tard", avait-elle déjà expliqué à l'AFP en janvier, au moment de son retour pour le Grand Prix de Tunis (8es de finale).
"Plein de sportifs ont parlé de ce besoin de prendre du temps, de prendre du recul, insistait sa compatriote et amie Sarah Noutcha avant les championnats d'Europe. Elle a très bien fait et il n'y a aucun doute qu'elle reviendra".
- "Elle en est capable" -
Matthieu Gourdain met en lumière de son côté les "ressources incroyables" de l'ancienne N.1 mondiale (actuellement 8e), arrivée aux JO en "favorite sans avoir fait de médaille aux Mondiaux et sans avoir vraiment auparavant fait les Jeux en individuel".
Et "elle a réussi à décrocher une médaille d'argent, chez elle, on n'imagine pas le travail mental que cela a été", ajoute-t-il, estimant que la tireuse devait désormais retrouver ses "repères" et sa "vitesse" tout en continuant de se renouveler face à la concurrence.
"Il faut voir si le jour J, elle réussira à tout réunir pour gagner mais elle en est capable, même si c'est difficile car elle est moins préparée que pour les Jeux", et qu'elle n'est pas encore parvenue à faire mieux que les 8es cette saison, en Tunisie.
En début d'année, Sara Balzer avait affiché son objectif de devenir championne du monde, dans une compétition ou manquera notamment dimanche Apithy-Brunet, pour cause de maternité.
Pour autant "ce n'est pas important de le faire rapidement, a-t-elle insisté, l'objectif est de faire une médaille mondiale mais c'est une saison spéciale".
Un podium serait par ailleurs déjà une performance pour la Strasbourgeoise, pour le moment médaillée d'argent par équipes en 2022 et 2023.
H.Yoon--SG