
Allemagne: la légende du Bayern Thomas Müller fait ses adieux à son public

Un dernier match à domicile, un dernier titre et "Auf wiedersehen!": à 35 ans, Thomas Müller s'apprête à faire ses adieux aux 75.000 spectateurs de l'Allianz Arena samedi contre Mönchengladbach, dernière ligne d'une longue histoire d'un quart de siècle au Bayern.
Samedi en début de soirée, l'icône bavaroise Thomas Müller prendra congé de la Südkurve, la tribune debout des supporters du Bayern, pour son 750e match officiel sous les couleurs munichoises.
"Merci pour tout. Ca a été une période incroyable. Des titres, des buts, et des moments uniques, c'est ce qui va rester", a souligné l'attaquant dans une vidéo posté sur les réseaux sociaux.
"Ca va être un jour particulier dans l'histoire du Bayern. On n'arrive pas à s'imaginer ce que sera l'avenir quand Thomas ne revêtira plus un maillot rouge et blanc", a estimé vendredi le directeur sportif Max Eberl, alors que l'entraîneur Vincent Kompany se demande pour qui ce sera le plus émouvant, "pour Thomas ou pour les fans".
A l'issue de cette dernière rencontre de la saison à domicile, les Munichois recevront le Schale, le trophée remis au champion d'Allemagne, que le Bayern a remporté pour la 34e fois de son histoire, le 13e avec Thomas Müller.
Il y a cinq semaines, l'attaquant de 35 ans avait annoncé son départ du Bayern cet été, son unique club de toujours ne prolongeant son contrat que de quelques jours pour lui permettre de disputer le Mondial-2025 des clubs aux États-Unis, alors que lui aurait aimé faire une saison de plus.
Depuis, ses apparitions sur la pelouse bavaroise ont été accompagnées d'acclamations, qu'il soit titulaire avec le brassard de capitaine ou remplaçant avec ses entrées précédées d'ovations debout. Sans parler des décibels à l'annonce de son nom pour la composition des équipes.
"Thomas Müller a imprégné le Bayern comme aucun autre joueur, il n'y a presque pas un record qu'il ne détient pas. Il laisse derrière lui un immense héritage. Sans lui, ça va être plus silencieux, ça va être différent", a estimé Hansi Flick, passé sur le banc du Bayern de 2019 à 2021, auprès de l'agence de presse allemande SID, filiale de l'AFP.
- "Peut-être la plus grande rupture" -
Pour Flick, entraîneur du sextuplé munichois de 2020 (dont le championnat et la Ligue des champions) et actuellement sur le banc du FC Barcelone, le départ de Müller est "peut-être la plus grande rupture dans l'histoire de ce club".
Né en septembre 1989 à Weilheim in Oberbayern, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Munich, Thomas Müller a 10 ans quand il rejoint le centre de formation du Bayern à l'été 2000, début d'une fidélité de 25 ans qui va le propulser dans le panthéon du club (33 trophées dont deux Ligue des champions) et de l'Allemagne (champion du monde en 2014 et meilleur buteur du Mondial-2010).
"Thomas n'a pas seulement été un pilier pour le Bayern pendant 15 ans, mais aussi un joueur absolument hors pair. Il a toujours été authentique, sympathique, drôle, agréable, optimiste. Mais surtout, il a toujours été capable de diriger", a de son côté loué un autre entraîneur de légende du Bayern, Jupp Heynckes, vainqueur de la Ligue des champions en 2013 avec Müller dans son effectif, toujours au SID.
Loquace en zone mixte, d'où son surnom de "Radio Müller", il a expliqué qu'il n'avait pas encore pris sa décision quant à la suite de sa carrière.
A l'image de Franz Beckenbauer, Uli Hoeness, Karl-Heinz Rummenigge, ou plus récemment Oliver Kahn ou Hasan Salihamidzic, le Bayern a souvent fait une place dans la direction à ses anciennes gloires qui le souhaitaient.
"Thomas est un homme drôle, en plus d'être très intelligent. Il comprend énormément de choses sur le football. C'est pourquoi il serait prédestiné à occuper un jour une autre position au Bayern, a estimé Heynckes. A la place de Thomas, je m'arrêterais, avant de revenir bientôt au Bayern, dans une autre position".
A.Kim--SG