Israël menace les Houthis et l'Iran après le tir d'un missile sur l'aéroport de Tel-Aviv
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis dimanche des représailles contre les rebelles houthis du Yémen et l'Iran, après le tir d'un missile ayant touché, pour la première fois, la zone de l'aéroport Ben-Gourion, près de Tel-Aviv, où le trafic aérien a été brièvement suspendu.
L'attaque est survenue quelques heures avant que l'armée ne confirme officiellement le rappel de dizaines de milliers de réservistes en vue d'élargir son offensive contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Le tir sur l'aéroport Ben-Gourion a été revendiqué par les Houthis, des rebelles soutenus par Téhéran qui contrôlent de larges pans du Yémen, à plus de 1.800 kilomètres de la frontière sud d'Israël.
"Nous avons visé l'aéroport Ben Gourion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès", ont annoncé les Houthis, qui tirent régulièrement des missiles sur Israël au nom de la défense des Palestiniens de Gaza.
"Les attaques des Houthis émanent de l'Iran. Israël répondra à (cette) attaque des Houthis (...) ET en temps voulu et en un lieu choisi par nous, à leurs maîtres terroristes iraniens", a déclaré Benjamin Netanyahu, qui devait présider une réunion du cabinet de sécurité dans la soirée.
"Nous avons agi contre (les Houthis) par le passé et nous agirons dans l'avenir (...) ça ne se passera pas en un seul boum mais il y aura beaucoup de boums", a-t-il affirmé.
- "On l'a échappé belle" -
L'armée a confirmé que l'impact ayant causé un cratère à quelques centaines de mètres seulement de l'aérogare principale avait été causé par le missile tiré du Yémen et non par un des missiles intercepteurs tirés sans succès par les systèmes de défense israéliens.
Selon un photographe de l'AFP, le missile est tombé dans une zone plantée d'arbres à côté d'une bretelle d'accès aux parkings du terminal 3.
Les secours israéliens ont fait état de six blessés légers.
Alliés du Hamas, les Houthis ont revendiqué des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël, dont des tirs en direction de l'aéroport, depuis le début de la guerre à Gaza. La quasi-totalité des tirs ont été interceptés.
"Ce qui est arrivé ce matin ne s'était pas produit de longue date. Il y a plusieurs mois, nous avons eu des roquettes (tirées par le Hamas) tombées près de l'aéroport, mais aujourd'hui on l'a échappé belle", a dit à l'AFP un cadre israélien travaillant pour une compagnie aérienne étrangère.
Une forte détonation a été entendue à l'intérieur du Terminal 3, selon un journaliste de l'AFP.
La trafic aérien a repris après une brève interruption et la situation est revenue à la normale en début d'après-midi.
Les compagnies Lufthansa et Air India ont néanmoins suspendu leurs vols vers Tel-Aviv jusqu'au 6 mai et British Airways jusqu'au 7 mai. Air France a annulé ses vols pour la journée de dimanche.
Après une suspension de deux mois, les Houthis ont repris leur tirs de missiles sur Israël et leurs attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen avec la rupture de la trêve dans la bande de Gaza le 18 mars, tandis que les Etats-Unis ont intensifié depuis le retour de Donald Trump au pouvoir la campagne aérienne les visant.
- "Vaincre le Hamas" -
Selon les médias israéliens, la réunion du cabinet de sécurité doit aussi examiner une expansion de l'offensive à Gaza, où des frappes israéliennes ont tué dimanche 16 Palestiniens selon les secours.
L'objectif est "de ramener nos (otages) et de vaincre le Hamas (dont) nous (...) détruirons toutes les infrastructures, à la surface comme sous terre", a déclaré le lieutenant-général Eyal Zamir, chef d'état-major.
M. Netanyahu assure qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages retenus à Gaza.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 52.535 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.
W.Sim--SG