La Bourse de Paris termine en hausse après la baisse des taux de la Fed
La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,87% jeudi, à l'issue d'une séance alimentée par la première baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) de l'année et la perspective de nouvelles baisses à venir d'ici la fin 2025.
L'indice vedette CAC 40 a gagné 67,63 points et s'est établi à 7.854,61 points à la clôture. La veille, il avait terminé en recul de 0,40%.
Comme anticipé par le marché, la Réserve fédérale américaine (Fed) a baissé les taux directeurs de 0,25% à l'issue de sa réunion de politique monétaire mercredi, les ramenant dans une fourchette désormais comprise entre 4,00% et 4,25%.
La Fed poursuit un mandat à double mission: ramener l'inflation américaine à un objectif cible de 2%, bien qu'elle soit remontée en août à 3,1% (hors prix volatils de l'alimentation et de l'énergie), tout en veillant à la santé du marché de l'emploi.
"La Fed justifie sa baisse des taux en raison de la nette détérioration du marché du travail aux Etats-Unis, bien que l'inflation ne soit pas totalement rentrée dans les rangs", commente Bertrand Lamielle, directeur général de Portzamparc Gestion, qui appartient à BNP Paribas.
Selon la médiane des prévisions de la Fed, ses membres anticipent deux autres baisses de taux (d'un quart de point chacune) en 2025, ce qui impliquerait une nouvelle détente à chacune des réunions programmées d'ici la fin de l'année.
Du côté des changes, l'euro perdait 0,33% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,1774 dollar pour un euro vers 18H30, heure de Paris. En comparaison, la paire euro-dollar flirtait avec la parité au tout début de l'année.
"On est déjà à 14% de change défavorable depuis le début de l'année: si on a acheté une valeur qui valait 100 dollars avant et 114 aujourd'hui, l'investisseur américain a gagné 14 dollars et l'européen zéro. Dans ce sens-là ce n'est pas une tendance que l'on voit souvent, et pas non plus avec cette ampleur", explique Bertrand Lamielle.
"Cela bénéficie aux petites et moyennes capitalisations, moins concernées par les problèmes de droits de douane américains. Après trente ans de globalisation, on se recentre sur soi-même", poursuit le directeur général de Portzamparc.
L'indice "CAC Mid & Small", qui regroupe les petites et moyennes valorisation boursières cotées en France, affiche par exemple une progression de 10,11% depuis le 1er janvier, là où son grand frère, le CAC 40, est en hausse de 6,42%.
Sur le marché de la dette, les taux d'emprunts européens se sont tendus jeudi. Le rendement de l'emprunt français à dix ans s'est établi à 3,54% contre 3,48% la veille. Son équivalent allemand est à 2,72%, après 2,67% mercredi et l'italien à 3,52%, contre 3,46% précédemment.
Les semi-conducteurs soutenus par Intel
A la cote américaine, le fabricant de semi-conducteurs et de microprocesseurs Intel s'envolait de près de 30% vers 18H30, heure de Paris, après l'annonce d'une prise de participation de son rival Nvidia (+3,37%) à son capital pour une valeur de 5 milliards de dollars.
A la cote européenne, les valeurs du secteur des semi-conducteurs ont été entraînées à la hausse et à Paris, STMicroelectronics a bondi de 4,63% à 23,33 euros et Soitec de 10,37% à 33,22 euros.
"Il y a une résurgence du secteur technologique après un été morose, mais pour ces valeurs françaises, il s'agit davantage d'un effet de rattrapage", nuance toutefois Bertrand Lamielle. Depuis le 1er janvier, STMicroelectronics n'affiche pas de gains (-0,35%) et le titre Soitec est en chute de près de 60%.
W.Sim--SG