La vague de chaleur accable le sud de la France
Plans d'eau et grottes pris d'assaut: le sud de la France est en proie à une nouvelle vague de chaleur, la deuxième de cet été, et qui devrait s'étendre encore dimanche et au-delà.
De la Dordogne à la Haute-Savoie en passant par le Cantal et la Drôme, une vaste partie sud du pays va connaître un week-end marqué par des températures comprises entre 34°C et 40°C, et qui pourront atteindre les 41°C du pied des Cévennes à la basse vallée du Rhône, selon Météo-France.
Samedi matin, les températures minimales ont souvent dépassé les 20 °C dans le sud, avec par exemple 24,4 °C à Nice, ou 23 °C au Tech (Pyrénées-Orientales), a indiqué l'institution.
Dimanche, "la chaleur va encore monter d’un cran dans le sud" et l'alerte sera étendue à la quasi-totalité de la moitié sud du pays, avec 40 départements hors Corse en vigilance orange canicule, à ce stade jusqu'à minuit, selon Météo-France.
Face à ces circonstances, "protégez-vous", insiste Météo-France, appelant chacun à rester au frais, privilégier "les activités douces et sans effort" ou encore "prendre des nouvelles de vos proches et des plus fragiles".
- Journée "pénible" -
Pour se rafraîchir, les estivants sont quant à eux très nombreux au bord de l'eau ou en montagne, tandis que d'autres cherchent des alternatives, y compris sous terre.
En Dordogne, où l’on attend des pics à 38°C samedi après-midi, la grotte de Villars, ornée de peintures préhistoriques vieilles de 20.000 ans, devrait ainsi faire le plein de visiteurs tout le week-end. "C’est simple : on a systématiquement des pics de visites quand il pleut, pour se mettre à l’abri, et quand il fait trop chaud, pour se rafraîchir. Habituellement c’est plus calme les samedis en août, mais là on part sur une grosse journée", raconte l’un de ses gérants, Benoit Birckel, à l’accueil du site situé à 40 km au nord de Périgueux et dont les galeries affichent une température stable autour de 13°C, quelle que soit la saison.
Mais pour Ophélie et Aurore, deux jeunes femmes dans la vingtaine qui travaillent dans un magasin d'alimentation du centre de Grenoble, la journée s'annonce "pénible" car "il fait souvent plus chaud dans le magasin que dehors".
"Et encore, ça va par rapport aux années d'avant, parce qu'on a de petites clims dans le fond du magasin", disent-elles à l'AFP. Pas de répit lorsqu'elles rentreront chez elles, leurs appartements étant "mal isolés". "On vit dans le noir, on a chaud, avec le ventilateur allumé", souligne Ophélie.
- La 51e depuis 1947 -
Après une première vague de chaleur du 19 juin au 4 juillet, cet épisode constitue la 51e vague de chaleur enregistrée en France depuis 1947.
"On note une accélération de la survenue des vagues de chaleur au fil du temps. Cette tendance est bien liée au changement climatique, qui a un impact fort sur les températures en France hexagonale", a déclaré à l'AFP Lauriane Batté, climatologue à Météo-France.
L'épisode s'accompagne d'un danger "élevé" de feux de forêt sur le pourtour méditerranéen, alors que l'incendie qui a parcouru 16.000 hectares dans le massif des Corbières et mobilise toujours 1.400 pompiers samedi ne pourra pas être sous contrôle avant dimanche en fin de journée, selon les pompiers.
Il coïncide en outre avec un week-end "difficile" de chassé-croisé entre automobilistes. La journée de samedi, classée orange au niveau national dans les deux sens et annoncée comme la plus chargée, a tenu ses promesses avec un pic de presque 1.240 km de bouchons atteint peu avant midi, au-delà des niveaux déjà considérés comme "exceptionnels" par Bison Futé. Les axes les plus touchés sont l'A9 et l'A7, selon la même source.
La SNCF a de son côté indiqué avoir supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Bordeaux-Marseille et Paris-Clermont afin d'"anticiper des "pannes potentielles de climatisation liées aux très hautes températures" dans ses trains les plus anciens. "L'ensemble des clients concernés bénéficient de l'échange ou du remboursement sans frais de leurs billets", précise la SNCF.
C.Noh--SG